C’est une femme de cœur et de ressenti, elle est extrêmement intuitive. Cela la pousse parfois à agir trop promptement et de façon parfois illogique. Sa vie est complètement régis par ses émotions, bien qu’elle soit aussi une femme de tête, ce n’est que très rarement qu’elle se sert de celle-ci pour prendre des décisions. Il peut lui arriver de parler un peu trop vite et de manquer de tact, surtout lorsque quelque chose ou quelqu’un lui tient à cœur, mais malgré tout elle peut avoir beaucoup de tact et déteste blesser les gens intentionnellement. Elle ment atrocement mal et en est pleinement conscience. D’une grande simplicité elle n’a pas peur de se salir les mains. Depuis la mort de sa mère, il y a un an, sa vie à totalement changé de direction, elle a laissé tout derrière elle. Elle ne l’a pas abandonnée, elle l’a seulement mis en attente. Depuis elle profite beaucoup de la vie et ne se met plus de barrières ou de limites, elle fait tout simplement ce qu’elle a envie et évite de se poser mille et une questions. Le départ rapide et inattendu de sa mère l’a fortement ébranlé, elle et ses convictions.

› Elle n’a jamais adoré son nom qui d’après elle fait un peu prétentieux, tout le monde la connais sous le prénom de Rose.
› Lorsqu’elle est pensive elle se mordille souvent la lèvre inférieure ou tourne entre ses doigts une mèche de ses cheveux
› Elle chantonne très souvent pour elle-même, parfois même sans se rendre compte.
› Elle déteste qu’on la voit pleurer
› Elle adore la pluie et la sensation des gouttes sur sa peau et n’hésite pas à se promener lorsqu’il pleut.
› Lorsque ça ne va pas elle ressent le besoin de s’isoler.

Je n’ai pas fermée l’œil depuis une semaine, tant d’images défilent dans ma tête. Elles empoisonnent mes pensées, me torture et me force à revivre encore et encore ces moments que je souhaiterais tant enfuir au plus profond de ma tête. Du sang, des cris, des pleurs… Tant d’innocents massacrés. Je revois à la perfection chaque scène, les même émotions me transpercent, me marque si profondément. Une brûlure à vif sur laquelle on lancerait du vinaigre, de l’eau lancé sur un feu d’huile… Assis seule dans ce bois, la scène ce répète machinalement dans ma tête, une fois, deux fois, dix fois, trente fois, je ne sais plus combien de fois. Je fixe sans la voir la même petite fleur blanche devant moi. Si je tends bien l’oreille je crois que je pourrais l’entendre ce bruit de cassure, le bruit de mon esprit qui se fendille, qui craque devant tant d’horreur et de tourment, trop pour un seul humain, trop pour une seule existence.

Elle était venue ici à cause de moi, j’étais la raison qui l’avait traînée dans ce cauchemar. Des vacances en Norvège, j’avais insisté elle n’était pas emballée. J’avais balayé ses insécurités du revers de main et l’avais convaincu de venir… Je l’avais menée à l’abattoir, tout droit dans la gueule du loup et cette expression n’était pas peu dire.

Elle me fixe intensément, je lis dans ses yeux la peur qui la dévore entièrement. Son visage est couvert de sang et elle est étendue sur le sol, l’immense loup la tient par la gorge enfonçant profondément ses crocs. Je la retiens par la main, mais ses doigts l’acérés par la bête glissent entre les miens, son sang chaud coule abondamment m’empêchant de la tenir fermement. C’était un simple homme et maintenant un gigantesque loup à l’allure monstrueuse, mon cerveau ne parvient tout simplement pas à comprendre ce qu’il se passe. J’attrape son bras et la retiens de toute mes forces, il la veut d’une si grande intensité et si je lâche prise il la prendra avec lui. Elle enfonce ces ongles dans ma peau, sont désespoir s’échappe de sa bouche en une longue plainte. Je n’ai jamais autant voulu quelque chose de toute ma vie, je n’ai jamais autant lutté, mais malgré tout je n’y arrive pas, il nous traîne toute les deux. Je cris de toute mes forces contre ce monstre, je ne sens pas l’asphalte qui m’érafle la peau au sang ou ces longues écorchures qu’elle fait sur mes bras. Je la sens qui faiblit au même rythme que son sang s’écoule de sa bouche L’homme-loup secoue la tête d’une telle puissance qu’il me fait lâcher ma prise, je sens ses doigts glisser entre les miens. La bête repart à la course son butin à la gueule. Je l’entends hurler mon nom puis plus rien. Je l’ai abandonné, je l’ai trahit, je l’ai tué.

Un son vient troubler ma transe malsaine, je me lève d’un bond fixant sans ciller les arbres qui dissimulent la source de ce bruit. Un violent frisson me transperce, si profondément enfuit en moi que je jurerais qu’une créature rampe sous ma peau. Ma vue se brouille par les larmes qui menacent de s’en échapper et du revers de la main je les essuies. Je saisis d’une main une branche, puis je m’avance lorsque j’aperçois une biche qui marche tranquillement entre les arbres. Je la fixe et malgré tout je ne me sens aucunement rassuré, car maintenant je sais parfaitement que rien n’est plus ce qu’il semble être.