Kjell n'a jamais vraiment été sain d'esprit ou plutôt, il n'a jamais été comme les gens qui l'entouraient ▽ Il a toujours aimé faire à sa tête, plutôt que d'écouter les conseils de son entourage ▽ Très artistique et créatif, il sait faire de très belles choses de ses mains et son esprit ne cesse d'imaginer des choses ▽ Il n'a pas la langue dans sa poche et n'hésite pas à dire ce qu'il pense ▽ Affreusement colérique, il contrôle très mal ses émotions et est très agressif ▽ S'il aime peu de gens, ceux qu'il aime compte énormément à ses yeux et ferait n'importe quoi pour eux ▽ Il est très désordonné et n'hésite pas à faire le bordel autour de lui ▽ Il est pratiquement dépourvu de toute culpabilité et il ne sait pas exactement pourquoi ▽ Il n'est ni du côté des humains, ni de celui des créatures, plutôt neutre, il est pour son propre camp et celui des siens. Quelques humains et créatures comptent pour lui et seuls ces gens sont susceptibles de s'attirer son aide ▽ Il est également très doué pour la musique et tout ce qui se rapproche de l'art ▽ L'architecture est son moyen de gagner de l'argent et il aime son métier, il a une grande fascination pour les anciens bâtiments.

En plein cœur de la forêt, un enfant tourne sur lui-même, les yeux embués de larmes. L’hiver s’en vient, le vent glacial s’engouffre entre les arbres, quelques flocons virevoltent au-dessus de sa tête. « Maman ! Papa ! » Il cri à pleins poumons. Il a peur, il a froid, il a faim. La noirceur avance à pas de géant, amplifiant la peur du petit. Il est seul dans cette vaste forêt et ses parents ne sont plus là, ils semblent s’être volatilisés. Il tourne en rond entre les arbres, de plus en plus affolé. Il cherche ses parents des yeux, sans vouloir s’enfoncer trop loin dans les bois, car ils le lui ont vivement défendu. L’écho de ses pleurs résonne dans la forêt, mais ses parents n’apparaissent pas comme par magie, même s’il le désire très fort. Il n’y a que lui, sa petite voix et son petit corps qui commence à geler. Sur ses joues une vive douleur le tenaille, ses larmes gèlent au fur et à mesure qu’elles s’échappent de ses yeux. Il veut retourner chez lui, il veut se coucher dans son lit chaud et pleurer en silence. Il veut retrouver ses parents, il veut être en sécurité. Il veut remplir son estomac, car celle-ci fait de drôle de bruit. Ses parents se sont envolés depuis beaucoup trop longtemps maintenant.

Les heures s’écoulent, il fait nuit. L’enfant tremble de tous ses membres. Le froid lui mord le visage et tous ses petits membres. Il a trop pleuré, ses yeux glacés sont à sec, il n’arrive plus à verser la moindre larme. Il est couché sur le sol, roulé en boule comme un petit animal blessé et effrayé. C’est d’ailleurs ce qu’il est.

Une lumière vive vient soudainement lui écorcher les yeux. Il les ferme et enfuit son visage contre son bras. « Arvid, c’est un enfant ! » Au son de cette voix, le petit lève faiblement la tête, mais referme aussitôt les yeux. Ils le font souffrir, comme son petit corps en entier d’ailleurs. Il entend des pas s’approcher de lui et il enfuit à nouveau sa tête. « N’aie pas peur petit. On veut simplement t’aider. Tu es seul ? » L’enfant relève à nouveau la tête et tente d’observer les deux êtres qui se trouvent près de lui. « Oui… » Il articule faiblement, ses lèvres gelées s’entrouvrent difficilement. Il pose à nouveau sa tête et referme les yeux. La douleur et la faim continuent à le tenailler. Il sent des bras forts le soulever, mais il garde les yeux clos, trop épuisé pour les ouvrir. Il laisse les étrangers l’emmener, le sortir de cette forêt sans fin, loin du froid, loin de la noirceur, loin de la douleur, loin de la faim. Très rapidement, les ténèbres l’envahissent, avec l’écho des pas de l’homme sur le sol gelé.

Plus jamais cet enfant ne reverra ses parents. Plus jamais il ne connaîtra sa véritable identité, ses véritables origines. Ce monde ne sera plus jamais le même pour cet enfant perdu en plein cœur de la nature.